Voilà plus d'un mois que nous sommes rentrés du Kenya, plus particulièrement de Neloïta Camp, où nous avons vécu la 1ère édition de la retraite Human. Avant de poser mes mots sur ce voyage, je souhaitais avoir visionné toutes les nombreuses photos qu'Alexia, notre reporter de cette retraite, a prises.
J'ai toujours ce besoin de prendre de la distance pour intégrer ce que je vis et les photos sont l'un de mes outils préférés pour acter le fait que tu l'as vécu, tu l'as fait !
Comme une preuve que c'est vrai, nous avons bien passé ces 8 jours dans cette forêt au bout du monde, nous avons bien vécu toutes ces émotions, ces rencontres, ces instants tous ensemble.
Comme chaque retraite, le voyage commence bien avant... Celle-ci a été organisée plus d'un an avant et le groupe de participants s'est constitué en 30 min seulement après l'annonce de la création de cette retraite. 12 humains ont dit directement : JE VIENS.
Comme pour chaque retraite spirituelle que j'organise, cela part d'une envie dans mon corps et/ou mon cœur de vivre une expérience... Et bien souvent, le chemin le plus court selon moi est de créer ce que je veux vivre. L'AFRIQUE a été mon envie !!!! La première fois que j'ai senti une connexion avec elle, c'était lors de la retraite d'été de mon amie Sylvie. Lors d'un voyage au tambour, en conscience modifiée, je me suis retrouvé dans une tribu africaine face à un loup roux... Je me rappelle très bien des détails et des sensations de cette transe...
Et j'ai laissé ça là comme cela, avec de toute manière ma croyance limitante que je ne suis pas capable d'aller en Terre d'Afrique, pas le courage.
Ouaiii !!!!! Depuis gamine, que mes parents m'ont raconté leur voyage au Sénégal, au Bénin, au Kenya... je me suis racontée en bonne européenne conditionnée que si je mets un pied en Afrique je serais tellement bousculée et j'allais forcément prendre ma cape de sauveuse pour changer le monde.
Et puis, il y a eu la retraite féminine Sauvage en Guadeloupe et là l'évidence est venue me transporter : JE VEUX ALLER EN AFRIQUE. Je sentais que j'avais besoin de remonter les traces de notre humanité, d'aller à la rencontre de ces peuples africains porteurs de notre histoire à tous.
OK et on va où ??? Comme dans la vie, quand on est sur le bon chemin tout s'aligne... En quelques jours, je rencontre Alexandra en visio et là, évidence : ON PART AU KENYA à la rencontre d'un peuple premier : les Maasaï.
C'est à ce moment-là de l'histoire que les 12 aussi fous que moi, ainsi que Sylvie ( qui a co-animé cette retraite à mes cotés ) décident d'embarquer avec moi... Car ouai, je l'avoue, chacune des retraites que je crée, c'est mon envie de vivre un kif qui crée le passage à l'action et ensuite et bien ce sont des humains aussi fous que moi qui me permettent de le réaliser en adhérant (voire même en encourageant) à ma folie.
Comme pour chacune des retraites spirituelles, on crée un groupe WhatsApp en amont pour discuter de la logistique, répondre aux questions et aux doutes, craintes et joies qui se posent en amont de cette expérience. De mon côté, plusieurs choses sont remontées, le fait de mettre un pied en Afrique, d'aller à la rencontre de l'Afrique dont mes parents m'ont souvent parlé, de la crainte de mon hypersensibilité sur ce que je pouvais voir étaient surtout présents sur les 48h à Nairobi...
Concernant le séjour dans la forêt, c'était surtout la peur de récupérer le réseau téléphonique après 8 jours coupés du monde ( j'en parlerais dans un autre article ) et à la fois la joie et la sérénité de vivre une telle expérience, d'aller rencontrer ces humains, avec ce groupe à cet endroit.
Même si Nairobi m'a effectivement confrontée, bousculée... Ce que j'ai vécu personnellement au camp dans la forêt de l'enfant perdu a été d'une douceur de folie (encore elle lol).
J'ai vécu des moments forts avec le groupe, avec mes parents tous les deux présents comme participants, avec Alexandra, avec Sylvie, avec les Maasaï et à la fois tout était si simple, si évident, si normal, si à sa place. Souvent pendant les retraites spirituelles, on vit des moments extraordinaires et bien là je ne sais pas si c'est parce que réalisé où l'on était était déjà en soi extraordinaire, je me suis fait la remarque en fin de semaine : ça a été tellement fluide.
Comment t'expliquer où est Neloïta camp ?? Tu vois le bout du monde ???
OK et bien là où on était c'est derrière le bout du monde. 7h de transfert en Jeep, dont 4h de piste... enfin quand il y avait encore une piste, en traversant des paysages de dingues où plein de fois je me suis dit : là on est en Terre inconnue, 5 min après nouveau paysage...
Ah non la Terre inconnue c'est là. On a croisé des zèbres, des buffles, des hyènes, des babouins et des Colobes et aussi, surtout des humains, là comme ça, seul, à deux ou trois au milieu d'une immense plaine, une femme qui marche sur le bord de la route avec son enfant alors que depuis des heures on a pas croisé un village...
Des aventures folles, j'en ai vécu dans ma vie mais celle-ci c'est celle pour laquelle il est le plus difficile de poser des mots, tellement la beauté de ce que nous avons vus est dans la simplicité de la vie, des humains, de la terre.
Arrivée à Néloïta, après avoir traversé des kilomètres de forêt et de terre ogre qui brille de paillettes (nous apprendrons plus tard que cette terre est faite de quartz rose et de crystal de roche... ça explique aussi sûrement pourquoi nous étions si bien là-bas !!!), nous sommes accueillis par Alexandra, Memusi les créateurs de cet espace et le groupe de Maasaï traditionnel qui va partager avec nous cette semaine...
Je crois qu'à ce moment-là en 3 minutes, mes doutes et mes craintes de me dire que quand même j'emmène un groupe de 12 personnes derrière le bout du monde sans vraiment trop savoir où on va, se sont effacés. J'ai su dès cet instant que j'avais eu raison d'écouter mon instinct et mon intuition en disant oui à la proposition d'Alexandra. Clairement je ne peux pas te dire plus que TOUT ÉTAIT PARFAIT.
Je ne vais pas te raconter ce qu'on a vécu, pour cela je t'invite à lire l'article de Laetitia qui était participante : ici. Et celui de Priscilla ici
J'ai plutôt envie de te parler de avec quoi je suis revenue... Comme je te disais, j'avais la sensation que cette retraite était "facile" pour moi personnellement, il y a de belles et puissantes transformations dans le groupe, nous avons vécu des moments intenses pendant les ateliers, de belles révélations, prises de conscience... Et même si avec mes parents sur le plan personnel il y a eu de fortes libérations et guérisons, je suis rentrée en mode : franchement tranquille, ça va... pour une fois une retraite ne m'a pas chamboulée.
GROSSE BLAGUE !!!!
Aussitôt posé un pied à Charles de Gaulle que je me suis pris un shoot de gens (clarification : j'aime pas les gens, j'aime les humains, la différence entre les deux c'est la conscience d'être vivant et tout ce que cela implique d'en avoir conscience ), la mauvaise humeur, le trop vite, le trop de bruit, trop de lumière, trop de trop de tout... Je me suis sentie faire un malaise vagal. Trop bien géré d'ailleurs lol.
Le voyage que j'ai fait pendant cette retraite n'a pas été au Kenya mais pendant les semaines qui ont suivi mon retour en France... Les retours des participants, le visionnage des photos, l'intégration des enseignements Maasaï, le retour dans ma maison, ma vie, ma famille, mon entreprise... Intégrer le manque de mon amoureux que j'ai ressenti, les souvenirs de cette forêt et de ce peuple, la mailloche que Memusi m'a faite avec un bois de cette forêt...
Les moments uniques et privilégiés avec mon papa et ma maman, le côté intime de ce qu'on a vécu si loin de notre monde et la prise de conscience que nous qui croyons tout savoir parce qu'on vit dans cette société dite développée, de surconsommation, où on a tout facilement, où l'argent est trop souvent au centre de choix, de nos peurs, de nos préoccupations.
On ne sait en fait rien ou peu de ce que le mot VIVRE veut véritablement dire et comment il peut véritablement vibrer dans notre corps, notre âme et nos cœurs quand on retire tous nos masques, nos rôles et nos apparats pour être dans la beauté de la simplicité de la nudité de notre humanité.
Depuis que je suis rentrée, c'est cela que je vis... Avant de partir, je croyais que j'aurais en allant en Afrique, l'envie de tout quitter chez moi pour aller sauver le peuple africain de la misère et la pauvreté... Quelle ignorante j'étais... mon rôle, s'il doit en avoir un c'est ici qu'il est !!! Celui d'être une humaine dans toute ma complexité, ma folie, mes divergences, dans cette société...
J'ai compris que c'était pas un défaut ou un mal de vouloir améliorer le Monde, de vouloir qu'il change et qu'il soit meilleur pour demain (ou du moins pas pire)... Et que la meilleure manière que j'avais de faire cela c'était simplement d'être qui je suis... ni plus ni moins.
C'est en rentrant chez moi, dans ma famille, dans mon entreprise, à ma place dans ma vie que j'ai rencontré mon humanité après avoir rencontré la beauté de celle-ci dans cette forêt. Les Maasaï, aussi Alexandra et tout ce que nous avons vécu tous ensemble là-bas ont planté des graines en moi... et chaque jour depuis, j'en découvre les jolies fleurs qui poussent (ça tombe bien on est au printemps).
Parce que je fais du développement personnel, spirituel et de la thérapie depuis plus de 10 ans, que depuis 5 ans j'accompagne d'autres humains sur ce chemin de la rencontre à soi dans leur liberté et leur authenticité, que depuis 4 ans j'organise des retraites... celle-ci a été plus douce et plus facile à vivre sûrement, par contre ma naïveté et certainement ma belle stratégie de déni m'ont raconté qu'il ne s'était rien passé de transformant pour moi là-bas.
Depuis 5 semaines que je suis rentrée, je vois encore les parties de moi qui ont vécu du mouvement et du changement...
C'est en moi, ça m'appartient dans le secret de mon intimité, comme l'intimité de cette forêt.
Des endroits où j'assume encore plus ce que je n'accepte pas ou plus, où ma liberté prend encore plus de profondeur et sa place, où ma joie (oh cette joie) se savoure dans la simplicité d'un souffle d'air, comme aujourd'hui où un monsieur de l'âge de mon grand-père, m'a dit : "merci gamine" après lui avoir laissé une place dans une salle d'attente. Son "merci gamine" alors que j'ai 43 ans et lui sûrement le double, m'a mise en joie toute l'après-midi.
Je me sens à la fois déboussolée et à ma place, complète de mon humanité et seule, coupée du monde et dans le monde, dissonante et alignée, joyeuse et triste, rebelle et je m'enfoutisme, complexe et méga simple... Je suis folle et pour la 1ère fois de ma vie, je n'ai pas envie d'être différente, de me changer, de me plier pour rentrer dans la case de ceux que j'aime, de plaire ou d'être reconnue... NON vraiment je suis folle et je l'aime trop ma folie.
Parce que ma folie c'est ma singularité, c'est en elle que je trouve entre autre mon humanité, c'est elle qui me permet d'oser, d'avoir le courage de dire, de faire, de poser des mots sur mes émotions, d'avoir cette spontanéité et cette impulsivité à me lancer, de ne pas vouloir être "normale", d'être qui je suis devant (pratiquement) n'importe qui.
J'aime quand ça bouge, quand ça brille, quand il y a plein de couleur... J'aime aussi le silence et la lenteur de la folie de la vie qui permet de savourer ses paillettes et ses danses dans toutes ses textures.
Ma folie c'est tout simplement d'avoir mon cœur au bout de mes lèvres, de mes mains, de mes yeux... Laisser mes émotions être mes guides (et non pas des guides extérieurs visibles ou invisibles), dans une société où l'on nous apprend et nous fait croire qu'au contraire elles ne doivent surtout pas exister si ce n'est à la rigueur la peur pour nous éloigné de notre responsabilité.. Sauf que maintenant, je sais que ce monde n'est pas LE MONDE, et qu'il existe sur cette Terre UN MONDE d'humains où le cœur est le roi et la joie la reine.
Alors voilà... Je suis sortie de mon déni de "cette retraite a été tranquille" et je découvre le mouvement et la danse dans laquelle elle m'emmène depuis 5 semaines... Et si pour le moment de l'extérieur à part ceux qui me connaissent très très bien perçoivent ce qui se passe, je peux te dire que dedans c'est la Zumba, le zouk et aussi un peu la valse et du slow...
D'ailleurs c'est peut-être tout ce mouvement qui m'a donné envie de dire que la retraite Human est et restera une retraite en Terre d'Afrique à la rencontre des peuples primaires et particulièrement la rencontre d'un peuple nomade en 2025...
Allez, je m'arrête là avant d'en dire trop... Juste avant de vraiment terminer, je te rappelle que pour l'édition 2024, les 12 places ont été réservées en 30 min !!
Alors si tu as envie de te donner la chance de vivre cette nouvelle édition, je t'invite à m'envoyer un mail pour être sur la liste des VIP de l'annonce.
Crédit photo : @alexchevron